Par Jacques Ferber

La femme sauvage c’est la femme qui a su rencontrer sa puissance de femme, et donc unir sa part masculine et féminine, après avoir traversé les couches profondes de sa féminité.

Je vais parler d’un parcours qui n’est pas nécessairement celui de toutes les femmes, mais beaucoup de femmes le suivent. Et je vais un peu simplifier, mais cela permettra de mieux comprendre la trame sous-jacente.

La première phase : de l’enfant à la mère

Au départ, à la fin de l’adolescence, il y a la femme enfant, qui peut s’exprimer de manière différente:

  1. En petite fille gentille, qui fait bien attention à ne pas faire de vagues et à rester dans le schéma tracé par ses parents.
  2. En Lolita, ou jeune fille sexy naïve/allumeuse (par exemple le personnage de Marilyn Monroe dans 7 ans de réflexion). Lesquelles peuvent se transformer en femmes fatales, qui font tomber les hommes pour les dominer…
  3. En femme guerrière, plus ou moins « garçon manqué » comme on disait dans le temps, qui fonctionne à partir de son yang (masculin). Le film Captain Marvel décrit totalement ce type de femme qui a oublié sa féminité pour être au service de sa réussite personnelle ou professionnelle.

Tous ces types de femmes sont encore « infantiles » (il y a bien sûr exactement la même chose chez les hommes, dans des styles du genre « macho » ou « gentil garçon ») qui n’ont pas encore trouvé leur réelle puissance féminine. Mais bien évidemment, chacun de ces types se sent totalement accomplis… Et c’est dommage, car ce manque de lucidité sur soi-même est ce qui empêche l’évolution de se faire plus tôt…

Pour passer de cet aspect infantile à la femme sauvage, dans ce chemin d’individuation, la femme va devoir dépasser trois écueils:

  1. Le rapport au prince charmant et à la dépendance affective
  2. La peur de passer pour une « putain » et le jugement des autres sur son comportement
  3. La tentation du féminisme et la revanche contre l’homme, lorsque les blessures sont à vif.

Le prince charmant est le roman individuel que se font pratiquement toutes les femmes. A la fin de l’adolescence, la femme va commencer à chercher son homme, l’être idéal qui pourra remplir toutes les fonctions dont elle a besoin: protection (physique et matérielle), tendresse et amour, initiateur sexuel, père idéal, etc… Bien entendu cet homme-là n’existe pas. Il n’est qu’une rêverie, de même que la femme idéale pour l’homme n’existe pas non plus… ça marche dans les deux sens, sauf que la quête de l’homme ne se fait pas en « cherchant la femme idéale ». C’est plus inconscient. S’il est puissant et qu’il a du charisme il essaye de séduire un max de femmes, en croyant trouver l’élue parmi elles, sinon, il prend la première qui veut bien de lui…

Lorsqu’elle a trouvé un géniteur à peu près fonctionnel, elle l’épouse, a de beaux enfants qui viennent de lui, et pendant un temps elle va s’impliquer dans le rôle de mère, jusqu’à oublier parfois sa féminité et sa sexualité. Elle devient Eve, l’épouse.

La seconde phase: de Eve à Lilith

Puis un jour, quand les enfants commencent à être un peu plus grands, souvent autour de la quarantaine, elle va se ressaisir et se réveiller. Elle commence alors une deuxième phase: la quête d’elle-même. Dans cette quête elle va devoir encore éviter l’écueil du Prince Charmant et celui de la dépendance affective (avec lui, je serais heureuse et je n’aurais plus besoin de rien faire), et traverser la 2ème épreuve, qui est celle du lien avec son ombre, généralement représenté sous la forme d’une femme très sexuelle, qui peut utiliser sa puissance sexuelle pour contrôler les hommes.

Le film Black Swan et l’article que je lui ai consacré parle du chemin de la gentille fille pour intégrer sa sexualité. Elle va devoir traverser son ombre sexuelle pour accéder à sa puissance intérieure de femme. Un chemin vers soi-même, qui s’exprime comme une traversée d’une forêt (comme dans le conte de Blanche Neige) est nécessaire. Car comme le dit Clarissa Pinkola Estés, la célèbre auteure du livre « Femmes qui courent avec les loups », et qui a introduit le concept de « femme sauvage » :

«  Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n’arrivera, jamais ta vie ne commencera. Va dans les bois, va.  »

Il peut s’agir de bois réels, mais surtout d’une forêt sombre qui se situe dans sa propre intériorité. Et plongeant dans ses bois intérieurs, elle va rencontrer l’image de Lilith, la femme libre (sans enfant) qui révèle sa puissance de femme, enfouie sous des quantités de conditionnements culturels. Elle va devoir aussi guérir la blessure du féminin, que cette blessure soit personnelle (abus) ou transgénérationnelle. Le chemin du sacré, soit par le Tantra ou le chamanisme ou une autre voie équivalente devient essentiel. Elle va devoir aussi traverser l’ombre de la « putain », c’est à dire la femme libre de son corps qui est jugée pour sa liberté. Elle va ainsi pouvoir ressentir sa sensualité dans son corps, dans son être, sans devoir en rendre compte, sans être obligée de quoi que ce soit.

Une puissance nouvelle émerge, issue d’un jaillissement intérieur de sa féminité, d’une mise à jour de ce qu’elle sent qu’elle a toujours été sans avoir pu le vivre totalement. La femme sauvage est déjà dans la femme. Elle n’a qu’à aller l’accueillir au plus profond d’elle-même. Et c’est un rapport charnel. Comme me l’a dit un jour une femme «la Femme Sauvage, elle est dans mon ventre »

Lorsque la femme a réussi à ne pas tomber sur ces trois écueils, et guérir de ses blessures du féminin et à intégrer son ombre, de grandes transformations vont avoir lieu en elle. La femme sauvage,

  1. Sent qu’elle n’a plus besoin d’un homme particulier, qu’elle est sortie de la dépendance affective à l’homme et surtout qu’elle a guéri ses blessures d’insécurité et d’abandon.
  2. Elle s’écoute. Elle connait ses besoins, sait dire oui ou non (surtout elle n’a plus peur de dire « non »). Elle n’attend plus que l’autre (et notamment l’homme) lui dise ce qu’elle doit faire ou qu’il sache pour elle. Elle sent ce qui est juste rien qu’en se connectant à sa grotte sacrée (à son bassin, à son sexe).
  3. Elle écoute ses cycles naturels et s’autorise à vivre ses émotions sans non plus le faire payer à son entourage. Elle se sent reliée à la terre, à l’énergie des forêts, des eaux, des éléments naturels.
  4. Elle s’est affranchie des codes culturels, de ce qui « se fait ou non », et elle suit son ressenti.
  5. Elle choisit totalement qui peut entrer ou non dans sa grotte sacrée. Elle n’utilise plus son sexe comme une monnaie d’échange pour obtenir de l’amour.
  6. Elle est à l’aise dans son corps, n’a plus de problème avec la nudité.
  7. Elle ne cherchera plus systématiquement à plaire ou à séduire mais elle peut prendre tous les rôles du féminin (femme fatale, petite fille, femme des bois, mère, business-woman, guerrière, amante voluptueuse, fée du logis, etc..) sans s’identifier à l’un ou l’autre. Elle est changeante et l’accepte.

Et justement parce qu’elle n’est plus dépendante de la relation, elle peut réellement aimer car elle voit l’homme au delà de l’objet relationnel, de celui qui « co-construit » la relation. Elle sort ainsi de cette addiction à l’amour romantique pour rencontrer l’homme réel. Magnétique et naturellement rayonnante, la femme sauvage ne cherche plus à « changer l’homme » mais elle devient naturellement initiatrice (on parle d’ailleurs de Déesse Initiatrice) pour les hommes qu’elle rencontre, en leur permettant d’évoluer vers leur union du masculin et du féminin.

Alors, elle danse la vie, sent la déesse en elle, et offre son énergie et son plaisir de vivre à l’existence et à tous ceux qui l’entourent.


Pour aider dans ce processus d’aller au fond de soi, Tantra Intégral propose des stages « femmes » mais aussi une semaine Amant Tantrique et Déesse Initiatrice où la femme de son côté (et l’homme du sien) vont faire un parcours intérieur pour se rencontrer sur tous les plans, unir leur masculin et leur féminin (à l’intérieur et à l’extérieur), dans le respect de soi, de l’autre, et surtout dans le sacré.