Par Jacques Ferber

Dans l’article précédent (comment tenir ses bonnes résolutions quand on n’a pas de volonté et qu’on est paresseux), j’avais commencé à poser les bases d’une approche hédonique de notre quotidien et de la réalisation de nos rêves. L’idée est simple. Pour agir il y a deux moteurs principaux : la volonté ou le plaisir. Le premier est celui que prône tous les coaches sportifs et la plupart des méthodes de développement personnel où l’on vous dit que vous pouvez tout réussir en quelques années. Et vous vous rendez compte que vous n’y arrivez pas. C’est normal : ces méthodes proviennent essentiellement de deux sources: les systèmes de motivations d’entreprises d’une part et les méthodes d’entrainement sportif de l’autre. Lorsque vous mettez ces deux systèmes ensemble, vous tombez dans la méthode qui consiste à bien définir vos objectifs, à tout planifier et à vous y tenir. Si vous êtes du type « volonté » (des personnalité correspondant au type 3 de l’Ennéagramme, aussi appelé « battant » ou « accomplissent » (achiever en anglais) alors ces méthodes sont faites pour vous. Est ce que vous êtes de ce type de personnalité? Est ce que :

  1. Vous aimez gagner,
  2. Vous êtes focalisé sur ce que vous voulez accomplir et vous êtes très motivé
  3. Pour vous l’important c’est le résultat et non le chemin pour y parvenir.
  4. Vous êtes disciplinés quand il s’agit de faire ce qu’il faut pour atteindre vos objectifs.

Si oui, c’est que vous êtes un(e) battant(e) et vous fonctionnez comme Tony Robbins, Martin Latulippe, David Laroche et bien d’autres, des personnes qui ont réussi en misant sur la volonté. Dans ce cas, arrêtez la lecture de cet article et allez lire le dernier ouvrage vous expliquant « comment réussir votre business ou votre vie en trois mois ». Il est fait pour vous. Et vous pourrez suivre les programmes des experts en réussite qui sont pratiquement tous basés sur ce profil…

Maintenant si, comme moi, vous n’êtes pas de ce type de personnalité, vous allez vous cogner contre un mur, celui de la volonté. Je connais beaucoup de personnes qui suivent ces types de programmes et qui démarrent en fanfare pour se retrouver au point mort quelques mois plus tard. Pourtant tout avait bien commencé. Dans les premiers jours, l’enthousiasme vous poussait à bien planifier vos tâches et à commencer à en réaliser quelques unes. Puis au fur et à mesure, votre énergie a diminué, vous deviez faire de plus en plus appel à votre « volonté » pour avancer. Puis vous êtes entré dans le « il faut que je fasse ça » puis le « il faudrait » et là c’était le commencement de la fin. Les bonnes résolutions se sont arrêtées et vous vous êtes retrouvés dans votre système antérieur, à tourner en rond et à ne pas faire ce que « vous auriez dû faire ». Pourquoi en êtes vous arrivé là? Pour une raison simple: l’enthousiasme et la joie n’étaient plus au rendez vous. Vous n’aviez plus de plaisir à accomplir toutes ces tâches déjà planifiées. Vous qui aimez le nouveau, la création, l’instant présent, vous vous êtes retrouvés sans énergie lorsqu’il s’agissait d’accomplir tout ce que vous aviez planifié pour votre journée « idéale », ou « épique » comme disent certains. Et vous avez succombé aux affres de procrastination, à la tension intérieure entre ce que vos désirs immédiats et ce que vous aviez planifié de faire. Vos journée sont devenues mornes, moroses. Vous n’avez plus d’enthousiasme, et l’espoir de réaliser vos rêves s’évanouissant peu à peu…

Alors comment faire? N’y a-t-il aucune possibilité pour ceux qui n’ont pas de volonté? C’est là qu’intervient l’approche hédonique que j’avais commencé à traiter dans l’article précédent. Cette approche repose sur une base, utiliser le plaisir, pour réaliser tout ce que vous voulez entreprendre. Et l’intérêt c’est que le plaisir donne de la joie tout de suite. Pas besoin d’attendre une satisfaction future: en choisissant la voie du plaisir, vous avancez tout en vous procurant de la joie maintenant. De plus, le plaisir c’est la motivation ultime: dès qu’il y a plaisir, dans notre cerveau, le système de récompense lié à la dopamine se met en marche.

Les plaisirs qui libèrent et ceux qui enchaînent

Et pourtant vous allez me dire, c’est dangereux d’utiliser le plaisir comme sources de motivation: quand je mange une tablette de chocolat, que je me biture à la bière ou à la vodka, que je fume mon paquet par jour ou tout simplement que je passe mon temps à buller ou à jouer aux jeux videos, c’est bien par plaisir que je le fais, non? Oui et non. En réalité il existe deux types de plaisir. Les deux sont liés au système de récompense de la dopamine, mais les premiers encombrent et assujettissent quand les seconds élèvent et illuminent.

Les premier correspondent à ce que j’appellerais des plaisir- (lire « plaisir moins ») ou « faux plaisirs » pour bien signifier qu’il ne correspondent pas à une vision libératrices de l’être mais qu’ils agissent de manière négative sur nous, notre corps et notre esprit. Ces plaisirs- sont constitués des addictions de toutes sortes1, des élans compulsifs (boulimie, agression physique ou sexuelle), de tout ce qui constitue une dépendance, un attachement, un évitement de soi. Ces plaisirs- sont des leurres, des « fake » comme l’ont dit maintenant, qui nous font croire qu’ils vont nous apporter de la satisfaction (comme une drogue qui promet le paradis à celui qui en prend) alors qu’au final ils nous enlèvent de la vitalité et font peser sur nous le poids de la fatalité. Dans le jargon chrétien, ces plaisirs- sont appelés « péchés », mais ici encore, la connotation morale est tellement forte qu’il est difficile à utiliser, alors que son sens originel – qui est très beau – signifie justement « ce qui éloigne du Divin », ce qui nous éloigne de notre essence.

Les second correspondent aux plaisirs « véritables » ou plaisirs+ qui apportent de la joie et nous ouvre à une expérience extatique de la Vie. Mais comment distinguer les faux plaisirs qui nous enchaînent de ces plaisirs véritables qui nous libèrent et nous font vivre pleinement? C’est très simple: les plaisirs- nous donnent l’illusion que nous serons plus heureux si nous les safisfaisons, alors qu’en réalité ils nous enchaînent, nous rendent tristes à moyen terme. Ils agissent comme des démons qui viennent à notre oreille nous dire « fais ça et tu seras plus heureux » pour mieux nous asservir. Ils ne nous comblent pas et nous soumettent à leur dictat. Regardez: le fumeur qui fait 20km en voiture la nuit en hiver pour pouvoir s’acheter ses cigarettes « parce qu’il en a envie » dit-il est-il réellement libre? Il le croit parce qu’il satisfait son envie, alors qu’il est, sans nécessairement s’en rendre compte, assujetti à son addiction.

A l’inverse les plaisirs+, les vrais plaisirs, libèrent. En goûtant un fruit – et justement, pendant que j’écris ces lignes, je mange une merveilleuse fraise qui vient fondre dans ma bouche. 🍓 Hmm!! De la pure délectation – en regardant un film, en lisant un livre, en faisant l’amour de manière divine, en prenant un verre sur une terrasse de café ensoleillé avec un être que l’on aime, nous ressentons de la félicité, et nous pouvons être en gratitude envers la Vie et faire l’expérience du merveilleux comme dans la chanson « What a wonderful world » de Louis Armstrong

I see trees of green, Red roses too, I see them bloom, For me and you, And I think to myself, ‘What a wonderful world!’ (Je vois des arbres verts, Et des roses rouges aussi, Je les vois fleurir, Pour toi et moi, Et je me dis : »Quel monde merveilleux ! »)

Les plaisirs+ sont synonymes d’amour, alors que les plaisirs- relèvent du désamour de soi et des autres. Dès que l’on aime, dès que l’on est enthousiaste, la félicité apparaît. Dès que l’on nie ses vrais désirs, dès que l’on est activé par la culpabilité ou la honte, dès que l’on cherche à compenser un manque, aucun plaisir réel n’est possible.

Etape 1: se détacher des plaisirs- (les faux plaisirs)

Pour réaliser ses rêves, sans volonté, il suffit d’agir en conscience et authenticité, en suivant le guide que nous proposent les plaisirs+ et à se détacher de la dépendance aux plaisirs-, aux comportements additifs et compulsifs. Mais comme vous en avez sûrement fait l’expérience, les plaisirs- sont tenaces, les dépendances, une fois installées, sont très difficiles à abandonner.

Par exemple si vous désirez arrêter de fumer ou maigrir, vous avez remarqué qu’il vous était impossible de le faire chaque fois que vous êtes mal. Pourquoi? parce que dès que vous vous sentez mal, vous ressentez du désamour vis à vis de vous mêmes et de la vie, et ce désamour vous pousse à combler ce manque en vous gavant de sucreries ou en fumant2. A l’inverse si vous mettez du plaisir+ tout change 😊. Dans le domaine de la nourriture, cela revient déjà à distinguer ce qui est bon pour votre corps de ce qui ne l’est pas. Pour cela c’est facile, tout ce qui est sucré et/ou gras (surtout ce qui est gras et sucré comme les burgers dans la resto rapide) ne sert à rien à votre corps qui peut s’en passer. Sauf que si les pâtisseries sont votre péché mignon, le fait de savoir qu’il ne faut pas en manger ne sert à rien. Et votre volonté ne sera pas suffisante pour contrecarrer les tentations gustatives des gâteaux. Il faut donner du plaisir+ à la place du plaisir compulsif lié à votre alimentation.

Il y a beaucoup de produits sains et savoureux qui peuvent vous conduire à de grands plaisirs+. Pour cela il faut mettre de la conscience en les dégustant religieusement en mangeant par petites bouchées, en respirant leurs odeurs et en les mâchant doucement. Vous focalisez votre attention sur les sensations que ces aliments vous procurent, et s’ils vous plaisent savourez les avec passion. C’est particulièrement le cas avec les fruits.

J’aime beaucoup les glaces. Et du fait de la présence de lait et de sucres, les glaces ne sont pas bonnes pour le corps. J’ai fait il y a plusieurs années, l’expérience de prendre une glace d’abord, en la goutant en conscience, et une pêche ensuite. Et j’ai été surpris de sentir qu’une pêche bien juteuse et mûre à souhait me procurait finalement plus de plaisir en bouche que la glace, dont le goût est beaucoup plus plat. Mon désir premier, lié à l’association glace = plaisir s’était révélée finalement moins satisfaisant que de prendre un fruit. En mangeant ce fruit j’ai transformé un plaisir- (la glace) en plaisir+ (la jouissance de savourer ce fruit). Cela ne veut pas dire que je ne mange plus de glaces, mais que j’en prends beaucoup moins (deux ou trois bouchées suffisent pour avoir le plaisir d’un aliment), que je les déguste plus en conscience, et surtout que je leur substitue des aliments finalement plus savoureux et bien meilleurs pour mon corps. Il ne s’agit pas de privation, mais d’une prise de conscience des goûts profonds et des plaisirs- et + que me procurent les aliments. C’est ainsi qu’on change ses comportements avec cette approche hédonique.

En explorant cet espace des goûts, on découvre la qualité des aliments et on ressent au fur et à mesure, dans le goût même, ce qui est bon ou non pour son corps. Cela permet de transformer sont alimentation sans avoir à se priver, sans entrer dans un « régime » qui ne durera évidemment pas, comme aucun régime destiné à « perdre du poids ».

Mais parfois, il s’agit de supprimer une addiction, et pour laquelle il n’y a pas réellement de substitut. C’est par exemple le cas de la cigarette. Certains essayent des solutions pour se désenvouter du tabac, comme les patches ou les cigarettes électroniques. Mais il existe une autre solution que préconisait Osho, un maitre tantrique.

Vous n’avez pas essayé d’être conscient en fumant.disait-il, Sans essayer d’en être conscient vous avez essayé de lâcher cette habitude. Mais ce n’est pas possible ainsi. Elle reviendra parce que votre psychisme est le même, vos besoins sont les mêmes, vos inquiétudes sont les mêmes, votre anxiété est la même et lorsque ces inquiétudes surgissent, que faites-vous ? Immédiatement, mécaniquement, vous commencerez à chercher des cigarettes.

Au lieu de se priver et d’utiliser la volonté pour ne pas fumer, il s’agit d’utiliser la conscience comme manière de gouter avec attention les sensations de la cigarette, afin d’en ressentir les moindres détails … et de s’en détacher naturellement.

Fumez sans vous restreindre, mais faites le très lentement, en goutant profondément chaque bouffée de tabac. Prenez conscience du parcours de la fumée dans votre bouche, votre gorge, vos poumons. Inspirez chaque bouffée complètement en étant totalement à ce que vous faites.

Observer votre manière de fumer, lentement, let entement le tabagisme diminuera de plus en plus. Et un jour soudainement… il ne sera plus là. Vous n’aurez fait aucun effort pour le lâcher, il aura lâché de lui-même, parce qu’en prenant conscience d’une attitude morte, d’une routine, d’une habitude mécanique, vous aurez libéré une nouvelle énergie de conscience en vous. Seule cette énergie peut vous aider, rien d’autre n’aidera jamais.

Et il ajoutait:

Il existe un seul péché, c’est l’inconscience et seulement une vertu, c’est ‘être conscient’. Faites ce que vous faites, mais restez témoin de cela et immédiatement la qualité de votre faire est transformée.

Et les personnes qui l’accomplissaient arrêtaient naturellement de fumer, car la cigarette est avant tout un palliatif, un moyen de se détourner de soi, de combler un manque. Mais en mettant de la conscience sur l’acte même de fumer, cela revient à méditer et automatiquement, à combler ce manque par la présence à soi. Le manque disparait de lui-même comme lorsqu’on goute un fruit en conscience.

Une fois que vous aurez commencé à vous libérer de la cigarette, vous prendrez conscience que ce que vous recherchez ce n’est pas le tabac, mais l’air, la respiration qui l’accompagne. Inconsciemment, vous voulez faire du yoga. Alors au lieu de fumer des cigarettes, allez « fumer » l’air, allez vous remplir les poumons d’oxygène plusieurs fois par jour. Allez faire cinq ou dix respirations profondes chaque fois que vous avez envie d’allumer une cigarettes, et allez ressentir le plaisir extatique qu’il y a à humer l’air et à respirer à pleins poumons… Et là, vous pouvez pratiquer sans modération 😉

Nous n’avons abordé ici que la manière de sortir des addictions. Mais il existe tout un ensemble de moyens et techniques pour réaliser tout ce qu’on désire accomplir dans la vie sans volonté et sans effort, fondé sur cette philosophie hédonique que je vous propose.

D’où ma question, est ce que vous seriez intéressés pour que je vous transmette cette expertise et que je crée un programme pour vous aider à passer d’une vie difficile à une vie de bonheur, d’une vie de rareté à une vie d’abondance, d’une vie de solitude à une vie relationnelle épanouie, d’une vie fade à une vie d’enthousiasme et d’amour, d’une vie de manque à une vie de plénitude dans tous les domaines de la vie, d’une vie de dépendance et de misère à une vie de jouissance? seriez vous intéressé?

Si la réponse est positive, répondre à ce sondage >> en cliquant ici <<. Cela me permettra de mieux vous connaitre et de répondre à vos besoins personnels. En plus ce sondage est une forme de Quizz et il vous servira aussi à mieux définir vos besoins dans ce domaine.

Je me lancerais ensuite, sans plus tarder, dans la création d’un tel programme de formation et d’accompagnement en présentant comment, en articulant conscience, vivance et amour, il est possible de vivre une vie pleine, intense et légère au quotidien, à partir de l’intégration de la sagesse orientale et des sciences cognitives occidentales. Tout cela nourri d’un ensemble de méthode extrêmement puissantes que m’ont transmis quelques maîtres tantriques et que j’ai encore affiné par la suite à partir de mes connaissances. Ce programme sera créé en collaboration avec Aline Bordin, coach, facilitatrice de Biodanza et pratiquante de Tantra, avec qui je partage cette conception de la Vie.

A bientot

Jacques Ferber

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Notes:

  1. Pratiquement n’importe quoi peut devenir une addiction, dès qu’il y a dépendance. Les addictions les plus connues portent sur la drogue, le tabac, l’alcool, le sexe, les jeux d’argent, le chocolat, le café, les jeux videos, etc. Mais ce n’est pas la chose elle-même qui constitue l’addiction (on peut boire de l l’alcool sans être accro) mais l’attachement qui y est associé.
  2. Note: vous pouvez mettre ici votre propre addiction ou obsession: jeux videos, pornographie, jeux d’argent, etc. Pour certains il peut même s’agir d’activité sportive ou de travail. Tout ce qui nous éloigne de notre être en nous dans l’illusion que nous serons plus heureux ainsi, tout ce qui nous « divertit » au sens Pascalien du terme, un jour ou l’autre entre dans cette catégorie de plaisir-