Par Jacques Ferber.

La vie au quotidien n’est pas facile : le stress au travail, mais aussi les relations familiales et affectives difficiles, la douleur physique et les maladies, les problèmes matériels, etc… Tout cela nous éloigne de la Joie, de la possibilité de vivre pleinement, et contribue à notre souffrance quotidienne.

Même s’il s’agit d’accepter la réalité de notre condition — comme le dit le Bouddhisme, le monde est souffrance — il existe pourtant tout un ensemble de pratiques extrêmement simples qui contribuent à réduire cette souffrance, et à accroître de manière drastique notre capacité à vivre pleinement la joie de l’expérience de vie. La joie est un sentiment particulier qui apparaît lorsqu’on se sent en phase avec le monde, lorsque le stress s’arrête, que les obligations diminuent, que l’anxiété disparaît, que l’on mange ce qui est bon pour notre corps, que l’on se trouve dans des lieux agréables, etc. La Joie (je mets un J majuscule) ne doit pas être prise pour la simple émotion d’être joyeux, émotion qui apparaît lorsqu’on est entre amis, qu’on a bu un peu de vin, qu’on se raconte de bonnes histoires ou l’explosion de joie après un match gagné. Même si être joyeux est très agréable, la Joie est un sentiment beaucoup plus profond, qui peut s’exprimer seul, sans personne autour, à chaque moment de sa vie. On peut vivre la Joie dans un embouteillage ou dans une salle d’attente. On peut vivre la Joie en écoutant un discours lénifiant de son patron ou en attendant quelqu’un qui n’arrive pas. C’est un état que l’on peut cultiver et qui commence d’abord par le calme intérieur, par une mise à distance de tout ce qu’on a l’habitude de vivre de manière réactive, afin qu’ensuite, par la simple conscience de l’expérience de vivre, cette paix intérieure se transforme en Joie, voire parfois en félicité.

En fait, le principe est très simple : un grand nombre de nos actes, tente de combler un certain nombre de manques que nous avons en nous. Dans un premier temps, il s’agit d’arrêter notre comportement automatique où nous cherchons à combler ces manques par des biens, des êtres, des paroles. Mais lorsqu’on arrête ce comportement automatique, il s’ensuit naturellement une sorte de vide qui peut être très angoissant. Il s’agit juste de rester un peu plus longtemps dans ce moment de vide, sans juger, sans trop penser, sans réagir et en respirant pour que ce sentiment de vide ne devienne pas anxiogène. Mais si on passe ce moment, alors un monde nouveau s’ouvre à nous dans lequel on devient moins prisonnier de nos « patterns » (schémas) répétitifs, de tous ces mécanismes qui nous empoisonnent en nous détournant de nous mêmes. Et dans ce monde nouveau, nous pouvons trouver une énergie nouvelle et qui nous remplit naturellement d’une Joie légère et indicible, sans objet particulier, et qui constitue en fait la nature profonde de notre être.

Dans cet article, je ne présenterai ici que des outils élémentaires (j’en proposerai d’autres dans des articles ultérieurs). Elles peuvent être appliquées à tout moment et ne sont pas difficiles (mis à part les deux dernières qui demandent un peu plus de pratique). Il suffit de juste de s’en rappeler :-). C’est tellement simple et de bon sens que cela peut sembler inutile, mais c’est subtilement très profond. Et réellement, cela change agréablement la vie de toutes les personnes qui les appliquent. Ces pratiques sont le plus souvent millénaires, même si elles donnent parfois l’impression d’être toutes récentes quand on les applique.

Pratiques permanentes :

1- Respirer à tout moment, en tous lieux.. S’il n’y a qu’une technique à garder, garder au moins celle-là ! C’est la pratique la plus essentielle. C’est simple : RESPIREZ !! En fait, on croit respirer, mais on respire très mal, car notre vie moderne nous demande beaucoup moins d’efforts physique et donc notre système respiratoire ne fonctionne pas pleinement. De ce fait, on évacue assez mal le gaz carbonique et on se prive de cet oxygène dont on sait qu’il est naturellement euphorisant. Bien respirer, cela permet de chasser les idées noires, la petite déprime, les coups de fatigue sans raison, etc. On devrait respirer à pleins poumons plusieurs fois par jour. Cette pratique est à faire notamment chaque fois que vous êtes dans une situation où rien d’autre n’est à faire, chaque fois que vous vous ennuyez, que vous vous demandez ce que vous faites là… et bien entendu quand vous sentez un peu de déprime, de stress, etc. Il suffit de prendre 3 grandes respirations (ne me dites pas que vous n’avez pas le temps !) pour sentir tout de suite les bienfaits. l’idéal, c’est ce qu’on appelle la respiration complète en yoga : à l’inspir, vous gonflez d’abord le ventre, puis ensuite la cage thoracique et éventuellement les espaces claviculaires, et à l’expire vous soufflez en rentrant le ventre. Mais si celle ci est très bonne, toutes les formes de respiration sont acceptable. Un seul mot d’ordre, respirer ! Vous pouvez le faire dans les embouteillages, dans les salles d’attente, dans les transports en commun, quand vous êtes en réunion et qu’on ne s’occupe pas trop de vous… Tous les moments sont bons pour créer cet espace d’oxygénation.. Bien entendu, si vous apprenez une mauvaise nouvelle, si vous ressentez de la frustration, si vous vous énervez dans une file d’attente, vous pouvez prendre quelques respirations, cela fait comme un « shoot » :-). Avec vos proches, vous pouvez aussi vous rappeler mutuellement de respirer en en faisant un jeu (et non un pensum). Personnellement, j’ai beau le savoir, parfois je l’oublie dans les moments difficiles (ceux ou justement on en a le plus besoin), et cela me fait du bien qu’on me le rappelle.

2- Contempler la compulsion. Quand vous désirez quelque chose, prenez du temps pour cette chose et vous demandez : « est ce que vous en avez vraiment envie ? », « qu’est ce que cela changera dans votre vie ? ». Imaginez que vous l’avez acheté, est ce que vous sentez mieux, ou bien est ce qu’il n’y a pas de changement. Souvenez vous des autres fois ou vous avez acheté compulsivement. Est ce que vous vous en êtes porté mieux ? Est ce que cela vous a amené de la Joie ? Si oui, alors prenez le. Sinon, pourquoi faites vous ça ? Peut être pour compenser quelque chose… Profitez en alors pour prendre quelques inspirations profondes et décidez avec plus de conscience. Cette pratique est à généraliser à tous les comportements compulsifs de toutes nature : nourriture (c’est développé dans la pratique suivante), sexualité compulsive (pornographie, prostitution, acte sexuel « réflexe »…), prise de substances (tabac, alcool, …), addictions de toutes sortes (télé, jeux vidéo, internet…), colère et comportement agressif, etc. Le fait d’arrêter le temps avant de passer à l’acte peut entrainer une sorte de diffusion de chaleur dans le dos et même dans tout le corps. C’est une pratique tantrique millénaire qui est en fait extrêmement puissante. Cela permet de traverser des addictions et des compulsions profondes.

3- Écouter son corps avant de manger. Avant de manger, laissez vous un peu de temps avant de savoir si vous désirez cette nourriture ou non. Est ce que c’est votre bouche qui en a envie, ou votre corps ? Est ce que vous sentez si cette nourriture va vous donner de l’énergie dans une heure ou vous en prendre ? Ressentez la différence entre un fruit et une barre chocolatée, entre une salade et un steak-frite. En développent ce ressenti par rapport à la nourriture, vos sens vont se développer dans tous les domaines, et vous pourrez utiliser votre ressenti comme un mécanisme de détection du danger, d’évaluation d’une situation, de prise de décision. Or ce mécanisme est à la fois rapide et très efficace, car il intègre un ensemble de paramètres qu’il envoie au tableau de bord de votre conscience sous la forme de : « hum, je le sens pas trop ce truc », ou bien « wow, super, c’est là qu’il faut aller ». Ce mécanisme est inconscient (les spécialistes des sciences cognitives appellent ça l’inconscient cognitif comme le processus de lecture par lequel nous arrivons à tirer du sens des signes écrit), et extrêmement efficace pour nous guider dans la vie, et on peut l’entrainer simplement chaque fois que l’on mange. Attention : il ne s’agit pas de réprimer son goût pour certaines nourritures, de s’interdire des mets, mais simplement de laisser le corps nous dire ce qu’il en pense. Et dans tous les cas, quand on a décidé de manger quelque chose, on peut se laisser aller au plaisir de la dégustation, en le savourant complètement, en en goûtant chaque miette ou chaque goutte…

4- Arrêter les commérages et les critiques. Que ce que vous dites ne soit pas un jugement négatif (ou trop positif) sur autrui. Dire du mal des autres est une sorte de sport populaire, particulièrement en France, où nous sommes des « maudit critiqueux » comme aiment nous taquiner nos cousins quebecquois. Nous critiquons tout : la nourriture, le gouvernement, notre voisin, l’éducation, et surtout nous nous critiquons les uns les autres. En faisant ça, nous laissons entrer en nous l’énergie sombre du jugement, du « gossip », du commérage ». Dans un premier temps, cela nous donne l’impression d’être au-dessus de ceux que nous jugeons, mais très rapidement, cette activité nous plombe littéralement, car c’est un peu comme si nous émettions cette énergie à notre égard, car cela n’attire finalement que des personnes comme nous, qui n’aiment pas vraiment la vie. C’est comme si notre monde se réduisait, et en plus dans notre bouche, cela donne un goût de fiel. Et cela nous laisse toujours mécontent. Si au contraire, on voit la bouteille à moitié pleine, si on se restreint aux critiques positives, alors le monde devient beaucoup plus beau. Étonnamment, bien qu’il s’agisse d’un des accords toltèques (« que votre parole soit impeccable »), je l’ai appris par mimétisme en voyant ma mère qui ne voyait que les qualités des gens, même ceux que, adolescent, je trouvais moches, cons et insupportables :-). Elle voyait toujours le point positif, et c’est incroyable le bien qu’elle a fait autour d’elle simplement en appliquant cette règle qui n’était d’ailleurs pas une règle pour elle, mais une manière de vivre. J’ai vu cela aussi dans ma carrière, où j’ai pu rencontrer un grand professeur d’Université pour lequel j’avais beaucoup d’admiration, et qui n’a jamais dit du mal de quelqu’un… Pour lui aussi, il s’agissait d’une sagesse de vie, mais j’ai pu constater qu’il a pu traverser toutes les cabales, tous les disputes professionnelles sans être atteint : nul n’avait de critique à son égard.

5- Écouter et poser des question au lieu d’essayer de convaincre. En écoutant et en posant des questions, vous laissez l’autre faire son travail intérieur. Vous n’avez pas besoin de le convaincre : soit il en viendra à votre point de vue (à cause des questions qui vont le faire réfléchir), soit vous en viendrez à son point de vue, soit finalement vous êtes en désaccord (avez vous vu des politiciens se convaincre de quelque chose ?) et on ne peut pas être tous d’accord sur tout.

6- Prendre le temps avant d’agir. Fermer les yeux et inspirer une ou deux fois avant de prendre une décision. Cette pratique est la suite naturelle et la généralisation des deux précédentes. Avant de prendre une décision, avant de dire « oui ou non » à une demande, prenez un temps de respiration pour ressentir ce que cette demande fait en vous. La réponse immédiate est une compulsion elle aussi. Prendre le temps d’une ou deux respiration permet de mieux voir si vous avez vraiment envie de répondre « oui » ou « non », si vous vous sentez « obligé » par cette demande (cf. la pratique « nous avons le choix »). Et ainsi, votre « oui » deviendra de plus en plus un vrai oui, et votre « non » un vrai « non ». Vous ne serez plus l’esclave de votre système de réponse automatique, ni de vos « obligations » d’agir ainsi.

7- Relaxation à tout moment. Chaque fois que vous le pouvez (salle d’attente, voiture, assister à une conférence, etc.) décontractez tout votre corps en partant des pieds jusqu’à la tête. Notamment détendez bien le haut du dos, la nuque, le visage et tout particulièrement la mâchoire, le tour des yeux et le crâne. Je vais bientôt mettre un article sur la relaxation sur ce site, car c’est la base des techniques de méditation, et plus encore, cela permet de diminuer le stress et de lutter contre les insomnies. Donc essentiel.

8- Danser chez soi. Cela fait maintenant plusieurs années que je suis le précepte de Philippe Lévy, le regretté animateur de stages de tantra, qui préconisait : « dansez au moins cinq minutes par jour ». La danse c’est la vie. Dansez chez vous, sans spectateurs, juste pour le plaisir de sentir votre corps, de sentir la vie en nous. En bougeant, nous habitons notre corps, nous devenons le mouvement. Il ne s’agit pas de danser de manière mécanique, ou de « faire le beau (ou la belle) » devant la glace pour mieux danser, mais d’entrer dans le plaisir d’habiter son corps de l’intérieur. Comment prendre du plaisir à vivre, si l’on n’a pas déjà du plaisir à simplement être dans son corps. Je sais bien que cet exercice peut être difficile à tous ceux ou celles qui ont des complexes, qui ne sont pas heureux de leur corps et qui voudraient bien l’oublier. Mais c’est justement là le paradoxe : c’est en habitant plus son corps qu’on l’aime, c’est en épousant le mouvement avec son corps qu’on diminue le jugement que l’on a mis sur son corps. Si l’on n’aime vraiment pas la danse, toutes les pratiques physiques non compétitives (car dès qu’il y a compétition, il y a comparaison et jugement) pas trop techniques (car sinon le mental est trop sollicité) peuvent faire l’affaire. L’important c’est d’entrer dans son corps avec plaisir, comme on vient s’installer dans des draps propres un soir où l’on est bien fatigué. (bon, utilisez votre métaphore préférée pour ce type de plaisir :-))

9- Souriez aux gens, souriez à la vie. Le fait de sourire augmente la joie. C’est étonnant, mais les travaux sur les neurosciences ont montré que si le visage révèle bien évidemment les émotions, il est possible, en les mimant, de ressentir ces émotions à un degré moindre. De ce fait, si votre visage est fermé, vous allez ressentir la fermeture intérieure. Inversement, si vous souriez, vous allez ressentir de la joie sereine. Et cette joie vous permettra d’entrer en contact avec le monde avec un a priori positif. De même, ceux qui vous rencontrerons seront plus agréable à votre égard, et vous recevrez plus de gentillesse et d’affection à votre égard. Faites-en l’expérience une journée en vous donnant comme consigne de toujours sourire en toutes circonstances, et regardez l’effet qui en résulte !

10- Donnez. Le don est au cœur de la Joie. Car la Joie résulte du non-jugement et de l’Amour. Or l’Amour s’exprime non pas comme un sentiment réciproque, mais comme un don. C’est ce qu’a essayé de nous transmettre Jésus, mais que malheureusement l’Eglise n’a pas tout à fait compris en le transformant en règle (alors que l’Amour est tout sauf règle). La charité et le don sont au cœur de toutes les religions, mais comme on nous a obligé à donner, on voit l’acte de charité comme un pensum, comme une obligation. Je vous propose de tout reprendre à zéro et simplement de faire l’expérience du don, ce qui est tout à fait autre chose. Comme exercice simple, prévoyez de donner, avec le sourire bien entendu, quelques euros par jour aux SDF que vous rencontrez (et si possible donnez aux vrais SDF !). Vous verrez que cet argent, si vous le donnez sans rien attendre en retour, c’est à vous qu’en fait vous l’avez donné. Car cet acte s’il est effectué avec le cœur ouvre notre propre cœur, et c’est comme si l’on s’était donné à soi-même de la joie. Chaque euro donné, c’est comme un soleil dans le cœur. Inversement, ne donnez pas sciemment et vous verrez que quelque chose se ferme dans votre cœur. La joie vient de l’amour, et l’amour c’est avant tout le don.. Remercions le ciel qu’il y ait autant de sdf pour nous permettre de pratiquer le don.

11- Nous avons le choix. Arrêter de dire: « je suis obligé de ». Personne n’oblige personne à rien (sauf dans les cas d’esclavage ou si vous êtes en prison, mais là c’est différent). C’est nous qui décidons de ce que vous faisons dans notre vie. Si on fait un boulot qui ne nous plait pas, c’est nous qui l’avons décidé et que l’on a peur d’affronter les conséquences de ne pas y aller (chômage, manque d’argent, etc.). On n’est pas non plus obligé de rester dans un couple qui ne nous comble plus ! Si l’on n’est pas bien dans un couple, mais que l’on n’ose pas quitter l’autre, cela dépend de nous. En réalité, c’est nous qui décidons de tout ce qui a trait à notre vie, c’est nous qui l’avons totalement créée, même si certaines décisions ont été faites de manière inconsciente. Mais c’est en prenant d’abord la responsabilité de tous nos actes que l’on peut changer notre vie pour qu’elle devienne plus agréable, plus enthousiasmante. Beaucoup de personnes se sentent victimes de la vie, des événements, du gouvernement, des décisions des patrons… et ce sentiment de victime aspire notre énergie en nous faisant croire que nous sommes sans force, impuissants. Mais si on commence à dire « j’ai le choix » on reprend sa puissance, on peut agir dans le monde. Attention : cette pratique est valable pour soi seul ! Il ne s’agit pas de projeter à l’autre ses propres difficultés, en lui disant « hé, c’est ton problème, tu n’es pas obligé ! », mais au contraire de revenir à la pratique d’écouter de l’autre sans jugement, en l’aidant à prendre conscience de ses propres difficultés.

12- Mettre à l’épreuve les pensées et les croyances. Voici un exercice plus complexes et qui est un peu plus avancé que les précédents. Nous avons des pensées, des valeurs, des croyances. Et nos émotions, nos décisions, découlent de ces pensées. Par exemple: « Jean, mon Mari, devrait plus s’occuper de la relation et moins de son travail. S’il ne s’occupe pas de la relation c’est qu’il ne m’aime pas » est une pensée. Est ce que cette pensée est vraie ? En d’autres termes est ce qu’il est vrai 1) que Jean ne s’occupe pas assez de la relation et 2) que s’il ne s’occupe pas de la relation c’est qu’il n’aime pas son épouse ? Et qu’est ce que ça fait quand on a cette pensée ? Comment réagit-on ? En général par de la colère et de la tristesse. Cela peut occuper tout le temps une pensée comme celle-là ! On peut même en venir à la conclusion qu’il faut se séparer. On se fait son film dans sa tête et on prête à l’autre des intentions qui n’ont rien à voir avec ce que l’autre vit. La question suivante qu’on peut se poser c’est : « qu’est ce qu’on serait sans cette pensée ? » Et là, on se rend compte que la vie serait différente. Et si on avait la pensée inverse ? Exemple: « Jean ne devrait pas s’occuper plus de la relation », ou « c’est moi qui doit m’occuper de la relation » ou « c’est moi qui doit m’occuper de m’aimer moi-même sans attendre Jean »… Et là on voit que c’est une toute autre histoire. Finalement, c’est fou ce qu’on se pourrit la vie par nos pensées. Ce travail sur les pensées fait l’objet d’une méthode très simple développée par Katie Byron et qui s’appelle « The Work » (le Travail) consistant à mettre nos pensées à l’épreuve de ce type de questions. C’est juste détonant !! Je vous conseille d’aller voir sur youtube, il y a plein de vidéos de Katie Byron (en anglais) et de son travail. C’est tellement simple que dès qu’on a attrapé le truc, cela devient une seconde nature et on fait l’expérience de la réalité tranquille, allégée de tout le fardeau de nos projections et de nos jugements (tous les « il doit », « il faut », les « tous les x sont y », « si j’avais un x, je serais quelqu’un », etc.) qui nous empêchent de vivre le moment présent dans la Joie, tout simplement.

13- Être transparent aux insultes. Quand quelqu’un va dire du mal de vous, vous insulter, être en colère contre vous, avoir des mots insupportables avec votre égard, imaginez que vous êtes transparents, que votre visage n’est qu’une vapeur et que tout cela vous traverse sans rencontrer de résistance. C’est en fait une pratique avancée. Je l’ai mise ici, car on subit en permanence des agressions psychiques : mépris à notre égard, colère, injures, jugements négatifs, frustrations, etc. Toutes ces agressions nous rentrent dedans comme s’il s’agissait de coups de poings et cette pratique permet d’en atténuer l’impact. Les laisser passer « au travers de nous » permet de prendre de la distance et surtout d’en dissoudre les effets. Car c’est nous donnons du poids à ces mots, à ces actes. Si nous les laissons passer, sans laisser l’ego s’en emparer, en nous mettant en colère ou en déprimant, ils s’atténuent et disparaissent d’eux-mêmes. Il ne s’agit pas de réprimer notre colère en mettant un couvercle dessus. Si la colère ou la déprime est là, il est important de laisser son énergie s’en aller ! Ne pas réprimer la colère, mais la déverser à l’extérieur, en allant crier dehors ou dans les toilettes. De même, s’il y a de la déprime, c’est qu’en fait la colère est rentrée, retournée contre soi. C’est encore plus important de la contacter et de la laisser sortir (mais pas contre des personnes, svp). Un sac de sable ou des coussins peuvent faire l’affaire (mais ne cognez pas dans un mur ou dans une porte, j’ai vu plusieurs personnes se casser la main ainsi !). Si l’on n’arrive pas être transparent (ce qui est assez normal), il est intéressant d’aller regarder ce qui a été touché en nous, ce qui a été activé. A quel moment avons nous ressenti la montée de l’adrénaline ? Qu’est ce qui se jouait là ? Il y a beaucoup de chance que cela ait réactivé des blessures affectives et narcissiques anciennes. Une bonne occasion d’aller voir ce qui a été réactivé et de mieux comprendre notre propre fonctionnement !

Ces pratiques sont à mettre en acte tout de suite, à chaque moment. Pas besoin d’attendre. Si vous avez bien lu, il n’y a pas d’interdits ni d’obligation : il s’agit juste de mettre de la conscience sur nos actes, de laisser du temps entre l’action et la réaction, de prendre plaisir à bouger et à manger, de prendre du recul par rapport à nos jugements et nos pensées, de voir les choses de manières plutôt positive et de ne pas rajouter de nouveaux déchets dans le monde, et surtout de respirer :-). En faisant cela, on ouvre un espace dans lequel la Joie peut s’installer naturellement, dans toute occasion.

C’est à cette manière de voir, à la pratique de ce type d’exercices (et aussi à des exercices plus puissants qui demandent d’être accompagnés), que sont destinés les stages de Tantra Intégral autour de l’idée de « faire l’amour à la vie, vivre la Joie au quotidien » .