Par Jacques Ferber

Et si vous vous lâchiez la grappe avec les bonnes résolutions en début d’année?

J’avais exprimé il y a quelques années dans deux articles Je n’aime pas les résolutions, et Arrêtez les résolutions en début d’année , que les résolutions de début d’année ne servent à rien si l’on n’est pas structuré sur la volonté car il est très difficile pour la majorité des gens, et j’en fais partie, de s’astreindre à une discipline stricte pour atteindre ses objectifs. Les résolutions de type « je perds 5kg », « je me mets à méditer tous les matins » ou « je vais à la salle de gym » ou « j’apprends une langue » ont une grande chance de ne pas passer le mois de Janvier.

Seules les personnes dont la personnalité consiste à se donner des objectifs et à les atteindre (ce que l’on appelle les « type 3 » dans l’Enneagramme, cherchez sur Internet pour savoir si vous êtes comme ça) sont capables de tenir leurs résolutions.

Pour les autres, dont je fais partie, on se débrouille avec ce qu’on a, avec sa personnalité initiale pour aboutir à ce qu’on désire. Et j’en suis venu à la conclusion que se donner des résolutions n’est peut être pas la meilleure manière d’être heureux.

Pourquoi? Parce que dès que l’on se dit « je voudrais être ceci » ou « je voudrais avoir cela » c’est qu’on ne l’a pas. En fait, en cherchant à être ce que nous ne sommes pas, on met l’accent sur ce qui nous manque. Plus on met de l’énergie pour être beau, riche, attirant, productif, aimé, admiré et heureux, plus on focalise sur le fait qu’on se trouve moche, pauvre, improductif, mal-aimé, invisible et misérable.

En se focalisant sur ce manque, nous perdons les ressources et la confiance en soi pour traverser les épreuves qui ne manqueront pas de se trouver sur notre chemin, pour s’apercevoir que nous avions déjà tout en nous.

En 2001, j’ai eu un « réveil » spirituel, et une des choses que j’ai reçu pendant ces moments intenses de connexion avec le divin, c’est que tout était déjà là. J’avais tout en moi: la joie, la puissance, l’amour et la connaissance/compréhension de tout. J’ai réalisé alors que je pouvais passer mon temps à faire du « travail sur moi », à aller dans des pays reconnus pour leur grande spiritualité sans pour autant voir la perle qui est déjà là, au centre de mon être, et qui ne demande qu’à être reconnue. Bon, cette connexion n’a duré que quelques jours, et je suis ensuite redescendu des sommets. J’ai réalisé alors que si tout était déjà là, j’aurais pourtant à cheminer à l’intérieur de moi et que j’aurais à faire ce chemin pas à pas.

J’ai alors compris que le chemin ne consiste pas à ajouter des choses à ce que nous sommes, mais à enlever ce qui nous empêche d’être la personne puissante, aimante, confiante en soi, en paix et en même temps pleine de vie, qui est déjà en nous. Tous les jours, je vois que ce que je crois ne pas avoir ou ne pas être est déjà là. Je vois que ce que je veux atteindre est à la portée de mon bras, mais que la plupart du temps, je tends le bras dans la mauvaise direction. Et trop vouloir tendre le bras ne sert à rien. Comme le dit Mark Manson l’auteur de The subtle Art of not Giving a Fuck 1 :

Ce qui ne va pas avec toutes ces conneries sur « Comment être heureux » qui ont été partagées huit millions de fois sur Facebook ces dernières années – voilà ce que personne ne réalise à propos de toutes ces conneries : Le désir d’une expérience plus positive est en soi une expérience négative. Et, paradoxalement, l’acceptation de son expérience négative est en soi une expérience positive.

C’est en effet tout le paradoxe de la vie: plus nous cherchons à être heureux/aimé/beau-belle/riche/ayant de la confiance en soi, etc. plus nous devenons obsédés par leur obtention plus nous risquons de voir ces objectifs s’échapper. Et à l’inverse, accepter profondément son état actuel (au sens « d’accueillir la vie » décrit dans l’article « accepter ce qui est pour vivre heureux, nous fait rayonner, ce qui nous rend attractif, beau, etc. Une femme qui s’aime et qui aime son corps est énormément attirante, un homme sûr de lui devient charismatique. Et à ces êtres, « comme par magie », l’abondance et les réussites pleuvent. On obtient tout si l’on ne le désire pas trop, comme le montre l’art du Wu Wei. Il n’est pas nécessaire de faire des efforts pour recevoir, à condition d’aller vers soi, de résonner avec l’Univers (le but c’est de se transformer en soi-même !, de devenir l’être que nous sommes profondément à l’intérieur de nous. Les résolutions sont sans effet à ce niveau-là.

Comme le disait le fronton de Delphes: « Connais-toi, toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux », c’est-à-dire pour les grecs, tu comprendras et sera capable d’agir dans le monde matériel et social (l’univers), et celui des idées sur un plan subtil (les dieux).

En d’autres termes, tout commence par aller au fond de ce que nous sommes, et en sortir encore plus vivant, plus puissant, plus en amour, et tout cela avec plus de joie.

Car je voudrais vous livrer quelque chose de très important que j’ai réalisé ces dernières années (après certainement l’avoir lu et entendu des centaines de fois, mais bon c’est souvent comme ça 😉 ).

La révélation que j’ai reçue c’est qu’il existe un lien très fort, voire une équivalence, entre Joie, Amour, Puissance et se sentir Vivant (ou être dans la Vivance). Ce qu’un scientifique comme moi écrirait:

Joie = Amour = Puissance = Vivance

Je mets des majuscules pour bien faire comprendre qu’il s’agit de l’Amour dans sa plus grande généralité (l’amour Agapé, comme le décrit cette vidéo), de la « grande » Joie qui est à la fois félicité et paix intérieure (Ananda), et de la Puissance que l’on peut vivre comme la confiance en soi à réaliser ce qu’on veut vivre, cad à se sentir pleinement vivant. Ces quatre éléments sont étroitement liés et si l’on (re)trouve le chemin de l’un, on trouve automatiquement celui des autres. Vous constaterez en effet que chaque fois que vous êtes amoureux (pas en dépendance affective), vous êtes dans la Joie, dans l’impression que tout est possible et vous vous sentez vivant. De même si vous vivez des moments de Joie, vous sentirez un élan d’amour en vous, ce qui vous amènera à cette puissance intérieure en vous sentant vivant.

Claudie Morizot, notre animatrice des stages de Tantra Femme, le fait découvrir aux femmes. En gros son message c’est « aime toi, toi-même, et retrouve ta puissance, et ainsi tu ressentiras de la joie ». Je l’appelle “madame je m’aime”, car elle permet à chacune de trouver sa puissance intérieure (empowerment) à partir de son féminin et d’accéder à la source de l’Amour. Pour les hommes, le chemin passe par la relation cœur-tripes (ou cœur-testicules plus exactement) souvent difficile à accomplir chez l’homme: soit il y a trop de testostérone, soit trop de cœur, les deux ayant du mal à se rejoindre. Et c’est tout l’art de Jean-Marc Bélanger, notre animateur des stages de Tantra Homme que d’amener les hommes à créer cette relation Puissance-Amour-Joie, en passant par trois archétypes fondamentaux du masculin: le Guerrier, l’Amant/Poète (Lover) et le Roi.

Et bien sûr, ce que nous montre le Tantra, c’est que c’est en allant à la rencontre de l’autre, que l’on se rencontre soi-même, et c’est d’ailleurs pour cela que les stages mixtes du Cycle Tantra Intégral (ou lesstages Jeune ou Tantra d’Or) et les stages de Tantra Couple sont si puissants et transformateurs: c’est qu’ils nous confrontent avec nous-mêmes dans la joie – et la peur – de rencontrer l’autre.

Et pour les résolutions de nouvelle année ? Et bien, lâchez vous la grappe ! Et sentez vous vivants dans la Joie, l’Amour et la Puissance d’être !

 


Notes:

  1. En Français « L’art subtil de s’en foutre », mais l’auteur utilise énormément d’expressions et de jeux de mots américains. si vous le pouvez, je vous conseille de le lire en version originale »