Par Jacques Ferber.
Qu’y a-t-il de plus impliquant que la relation, le face à face avec l’autre, cet autre qui nous tend en permanence un miroir de nous mêmes? Il est relativement facile de se croire avancé, pour ne pas dire éveillé, assis sur son coussin de méditation ou en face d’un merveilleux panorama. On peut même vivre des expériences incroyables et transformatives, mais en face de quelqu’un c’est notre vrai visage, notre profonde personnalité qui s’exprime.
Même si cela est dur à admettre, il y a au fond de nous un petit enfant qui a peur de la solitude (rejet, abandon) ou au contraire de la relation (envahissement, honte, humiliation). Pour les premiers la relation est une bouée de sauvetage: tout plutot que d’être seul, tout plutot que de sentir de le vide de notre existence, cette solitude terrible qui nous met en face de l’abîme de nous mêmes. Pour les seconds, c’est l’inverse et la relation est vécue comme un emprisonnement, comme une cage qui enferme et étouffe. Et pour certains les deux sont présents en même temps): besoin d’exister, d’être aimé et reconnu, et en même temps souffrance d’envahissement. Et nul besoin d’aller loin pour voir ici les manques du père et les trop pleins de la mère, qui ne font que croître avec le développement des familles mono-parentales où les enfants vivent généralement avec la mère.
Tout cela s’ajoute à ce qu’on pourrait appeler les « pulsions d’espèces » où les hommes désirent leur partenaires quand les femmes veulent les entraîner dans une relation amoureuse. Même si cela peut faire un peu stéréotype, il est clair que les hommes (sauf ceux qui sont en grande demande affective) désirent d’abord du sexe, et que les femmes cherchent avant tout à rencontrer le grand amour, et à « construire une relation » comme elles le disent pudiquement.
Or, justement, c’est en passant au délà de la pulsion d’espèce que le travail sur soi commence: au moment même où l’homme ne peut pas passer à l’acte sexuel, la femme ne se sent plus objétisée. Elle est reconnue dans son être, elle peut rayonner de la déesse qui est en elle. Et de même, quand l’homme n’est plus soumis au diktat de la demande d’engagement, l’homme peut faire rugir le lion qui est en lui, et manifester sa puissance de guerrier ou de roi.
C’est dans cet entre-deux, dans ce moment hors temps où l’homme et la femme sont contraints de ne pas suivre leur penchant naturel, que le divin peut s’exprimer, que la transformation intérieure peut s’accomplir dans la Conscience (voir ce qui se passe en nous) et l’Amour (être bienveillant vis à vis de nous-mêmes et de l’autre).
Et les stages de tantra sont là pour mettre un cadre et permettre à chacun de s’ouvrir à son être profond, dans le feu de l’Eros qui n’est ni consumé sexuellement, ni relationnellement (sauf pour les couples, mais dans un cadre alors appropprié). Alors, cette énergie est transmutée et l’homme comme la femme peuvent s’ouvrir à une énergie intérieure nouvelle. La sexualité n’est plus réprimée, ni laissée à vau l’eau, mais transmutée par le regard, les touchers délicats et profonds, la présence, les contacts subtils.
« Ne pas prendre, ne pas retenir » tel est le cadre dans lequel cette magie peut naître. Lorsque les pulsions de reproduction inconscientes de l’espèce qui se manifestent par ce désir masculin de prendre la femme, et cette aspiration féminine à retenir l’homme, sont contenues sans être réprimées, l’alchimie peut agir et transformer chacun des êtres: Eros peut se marier avec Psyché, le Désir peut se conjuguer avec l’Amour et s’exprimer comme une énergie de guérison et d’accès au divin.
Les blessures, bien masquées par ces comportements de séduction, commencent à réapparaître pour pouvoir être soignées. Par des techniques tantriques simples (mais pas simplistes du tout) qui mettent en oeuvre la puissance de la conscience accueillante, on peut – enfin – s’aimer soi-même de manière non narcissique (bizarrement le narcissisme est une compensation qui masque un manque de réel amour de soi), afin de ne plus aller chercher cette reconnaissance chez l’autre.
A ce moment là, tout se passe comme si on s’ouvrait un espace de liberté. On croit qu’on est libre quand on peut satisfaire ses pulsions, mais la vraie liberté apparaît quand on n’est plus le jouet de ses pulsions, c’est-à-dire quand elles sont transmutées (mais pas réprimées). A ce moment là, une part de notre ego se dissout naturellement dans la simple extase d’être, ici et maintenant, dans la rencontre avec le Divin1.
Ne pas prendre, ne pas retenir: célébrons ainsi notre Désir qui est la manifestation de la Vie, célébrons notre Amour sans en faire une cage (« dis moi que tu m’aimes »), et honorons la beauté de nos êtres, en prenant conscience de notre place dans cette symphonie de la Vie.
Et pour mettre en pratique cette expérience, deux stages cet été :
- Le stage Tantra Couple qui a lieu du 28 juin au 1er Juillet 2018.
- Vous pouvez passer une semaine tantrique pour débuter par une initiation au tantra du 9 au 11 Juillet 2018, suivi d’un merveilleux stage sur la rencontre sacrée entre L’amant Tantrique et la Déesse Initiatrice du 12 au 15 Juillet 2018 (ce second stage est ouvert à ceux qui ont déjà fait un stage de tantra, et notamment ce stage d’initiation qui le précède).
- Divin doit être pris dans son acception non religieuse de tout ce qui nous dépasse, de ce mystère qu’est la Vie et qui nous traverse. On peut ainsi être totalement rationnel et scientifique et voir le divin dans toutes choses. ↩
Entre dualité et complémentarité rester libre ! Mais aimer…bien amicament