Par Jacques Ferber
Une grande partie de la spiritualité consiste à aller rencontrer ce que les bouddhistes appellent la « nature essentielle de l’esprit », l’espace clair et vaste qui se trouve derrière tout ce que l’on peut percevoir, penser, ressentir. Dans notre état ordinaire, quand nous sommes identifiés au moi (c’est-à-dire pratiquement tout le temps dans notre vie ordinaire), nous pensons que nous sommes à la source de nos idées, de nos pensées, que notre personnalité est « comme ça et pas autrement », que nous sommes bien ce que nous sommes. D’autre part, il y a d’autres personnes que nous aimons ou nous détestons, certaines sont dans notre cœur, d’autres sont nos ennemis jurés. Si vous pensez que vous aimez tout le monde, faites le test avec quelques personnalités politiques de France ou d’ailleurs, quelques chefs spirituels qui font régner le chaos dans leur communauté, etc. Et vous verrez que votre compassion s’arrête naturellement à un certain moment. C’est normal : nous sommes humains.
Et si les personnes que nous n’aimons pas sont proches de nous, cela peut être difficile à vivre, la colère et le ressentiment étant de très mauvais facteurs pour vivre dans la joie et le bonheur. La tristesse et la dépression aussi d’ailleurs, car elle s’appuie aussi sur des jugements mais que nous ne portons pas sur autrui mais que nous nous faisons à nous-mêmes. Dans le développement psycho-spirituel, on essaye de s’ouvrir à un plus grand amour, en disant des choses comme “il ne faut pas juger”, “tout est parfait”, etc. Mais bien sûr, c’est très difficile à vivre et à accomplir, car ce sont des expressions qui, quand elles sont dites, viennent du moi, d’une injonction intérieure à être meilleur.e mais pas du Soi, de l’Etre, du Divin.
C’est alors qu’interviennent les spiritualités non-duelles qui nous disent qu’il n’est pas nécessaire d’aimer notre prochain, ou même de lui en vouloir, ni de se juger soi-même, car nous sommes déjà la lumière divine, nous sommes déjà l’Amour divin, et que nous n’avons même pas à ouvrir notre cœur, car nous sommes Un.
En effet, pour les spiritualités non duelles, telles qu’on les rencontre dans le bouddhisme (notamment le Zen et le Dzogchen), l’hindouisme (Advaita
Vedanta), le Taoïsme ou même chez certains mystique chrétiens, comme Maître Eckhart, tout est Un. Cela signifie d’une part que tout est inter-relié, mais aussi qu’il n’y a pas de différence sujet-objet, pas de séparation corps-esprit, et que tout ce que toutes les polarités qui nous apparaissent ne sont qu’un jeu d’un peu plus un peu moins, de différence de granularité de la substance, de timbre du chant de la Vie.
D’ailleurs pour prendre l’analogie de la musique, dans la dualité, il y a celui qui fait de la musique, le musicien, il y a la musique et la personne qui écoute, l’auditeur. Dans un contexte non-dual, il n’y a plus de différence: quand j’assiste à un concert, je suis en même temps le musicien et la musique qui est produite. Je n’ai plus d’identité propre. C’est parfois l’expérience que font certaines personnes lors d’un concert de rock ou de musique électronique: par un effet de transe, elles se fondent dans ce qu’elles vivent, perdant leur sentiment de séparation d’avec le reste du monde, leurs pensées disparaissant, ce qui les plonge dans un grande extase.
Mais le problème avec la transe, c’est qu’il s’agit d’un état éphémère et qui demande un certain environnement pour créer cette transe, par exemple la concordance d’un rythme qui met en route le corps, des sons forts qui font perdre le langage intérieur, un groupe pour créer une contagion émotionnelle favorisant le plongement dans cette transe. On peut utiliser d’autres techniques: l’usage de substances enthéogène comme le LSD, le psilocybine (champignons magiques) ou l’ayahuasca, créent des phénomènes semblables. Il est aussi possible d’induire ces états par l’hypnose, mais là encore il s’agit de techniques venant de l’extérieur.
Et surtout, le passage par la transe produit un état éphémère: il ne s’agit que d’une expérience. Elle peut être puissante, pleine d’enseignement, mais elle ne dure pas, car elle n’est pas reliée à une prise de conscience que c’est notre état naturel.
Car le problème, c’est qu’on cherche par des moyens extérieurs à faire l’expérience de ce qui est déjà là en nous, à réaliser que nous sommes déjà Cela, sans avoir besoin de faire quoi que ce soit.
Mais pourquoi ne pouvons pas faire l’expérience de notre nature essentielle à tout moment ? En fait, c’est toujours là, nous sommes Cela quoi que nous fassions, mais comme nous ne sentons pas l’air que nous respirons (sauf quand il vient à nous manquer) nous ne « percevons » pas la Source de notre être. D’ailleurs, la Conscience c’est nous ! Nous n’avons pas une Conscience 😊, nous sommes la Conscience qui s’exprime au travers de nous.
Et d’un coup, tout cela devient très complexe et assez incompréhensible.
Personnellement, je lisais des livres et j’assistais à des enseignements bouddhistes, je méditais, mais je ne comprenais pas ce qu’était cette « nature essentielle de l’esprit » qui me paraissait insaisissable. Bien sûr, j’avais compris que cette nature essentielle était comme le ciel bleu qui brille toujours et que les pensées de mon mental étaient les nuages qui m’empêchaient de voir ce ciel et d’accéder à Cela, à la Source, au Soi, à la racine du « Je suis », bien qu’il soit toujours présent. Mais cette compréhension était intellectuelle, je n’arrivais pas à vraiment « réaliser », c’est-à-dire à appréhender concrètement ces enseignements.
Le problème de ces enseignements, tous autant qu’ils sont, c’est de n’être que ce que les maîtres spirituels appellent « les doigts pointés vers la Lune »: le doigt pointé c’est l’enseignement, les pratiques, les techniques par lesquels le maître essaie de nous faire prendre conscience de quelque chose de profond et d’ébranler notre certitude égotique. S’il n’y avait pas l’index, on ne remarquerait peut-être pas la Lune, on resterait à regarder par terre. Mais le doigt ne doit pas, pour autant, être pris pour plus que ce qu’il est, un moyen habile (skillful mean), un outil pour aller au delà de notre illusion ordinaire d’être quelqu’un, d’être moi.
Et l’on dit alors que « Lorsque le maître montre la lune du doigt, l’idiot regarde le doigt ». L’idiot c’est vous, c’est moi, et d’une manière générale ce sont les disciples des maîtres après la mort de celui-ci, c’est-à-dire tous ceux qui prennent les enseignements à la lettre. Comme le disait Osho: allez voir le maitre tant qu’il est vivant. A sa mort, ses plus proches fidèles en feront une religion, et ils vous demanderont de vous prosterner devant le doigt.
Dans le Tantra, la nature essentielle de l’esprit correspond à la nature de Shiva en nous. Le Tantra considère que nous (et l’univers en entier) résulte de l’union de Shiva, la pure conscience, et Shakti, l’énergie matière. A ce sujet voir l’article Tantra : l’Odyssée sensuelle du mariage du corps et de l’âme.
Dans le chemin spirituel que j’ai suivi, certains éléments, que l’on appelle « moyens habiles » m’ont fait me connecter à cette nature essentielle, à cette conscience pure, au delà, ou en deçà, du moi, et ce que certains appellent le Soi (Self), avec une majuscule, pour le distinguer du terme ‘soi’ qui est utilisé pour se référer à soi-même, c’est-à-dire au ‘moi’.
Attention: on voit que tous ces termes qui sont plus ou moins interchangeables dans le langage ordinaire, on un sens particulier dans le domaine spirituel. Ce qui accroit la difficulté à parler de tout cela. Néanmoins je vais tout de même essayer
Vers 2005 environ, il y a bientôt vingt ans, j’ai été aidé dans cette tâche par un texte suivant, que Ken Wilber avait écrit pour aider des personnes qui voulaient comprendre ce qu’il signifiait par ‘Self’1 . Je l’ai traduit et adapté, voire complété parfois pour qu’il soit plus compréhensible.
Ce texte est écrit comme une lettre qui vous est destinée, ou plus exactement qui est destinée à vous si vous êtes dans une quête spirituelle, si vous cherchez à connaître cette nature essentielle de l’esprit, cette pure conscience.
Si vous n’être pas concerné par cette quête, si ce « n’est pas votre truc », très bien. Cette lecture vous confortera simplement que tout cela c’est un truc de perchés. Ce n’est pas une nécessité d’être en quête, ni nécessairement une bonne chose. Vouloir « atteindre l’éveil » comme on le dit parfois dans les milieux spirituel n’a pas que des conséquences heureuses. « Heureux les simples en esprit, car le royaume des cieux est à eux » disent les béatitudes (Mathieu 5:3), ce qui signifie que pour vivre pleinement, nul n’a besoin de chercher autre chose, ni de se compliquer la vie. Pour d’autres, dont je fais partie, cette quête, ou plus exactement ce chemin car ce n’est plus réellement une « quête », est essentiel dans ma vie, et beaucoup de choses tournent autour de ça. Donc ce texte est destiné à des autres moi-mêmes, à des personnes qui ne peuvent pas faire autrement que de se tourner vers la Lumière, quine peuvent pas faire autrement que de mettre le Divin dans leur vie, d’une manière ou d’une autre. Il a aussi la particularité d’être non religieux, au sens où il n’y a pas besoin d’avoir la foi, pas besoin d’être croyant, et inversement toutes les foi et toutes les croyances (non duales, sinon il peut y avoir des réticences) sont les bienvenues.
Pour bien le comprendre, il est particulièrement judicieux, de faire un copier-coller de ce texte dans un éditeur de votre choix (Word, Pages, Notes, etc. N’importe quel logiciel de traitement de texte fait l’affaire), et de remplacer toutes les occurrences de ‘Clotaire’ par votre prénom. Ainsi, sii vous vous appelez ‘Marie’ remplacez toutes les mentions de Clotaire par Marie. Cela vous permettra de vous immerger complètement dans le texte et ainsi de faire la subtile différence entre ‘toi’ et ‘Clotaire’, ou pour le dire à la première personne entre ‘moi’ et ‘Je’, entre la personne (Clotaire ou Marie) et le Self, Toi dans le texte.
Bon, je trouve que le texte est plus parlant que mes explications, alors laissons la place au texte 😉.
Une conscience du Soi
Ce que je vais faire dans ce qui suit c’est simplement de « décrire » le Soi non-duel tel qu’il peut être perçu immédiatement sous la forme d’un flux de conscience, dans lequel tu es directement impliqué.
Détends simplement ton esprit et lis ce qui suit tranquillement et de manière fluide : si une phrase fait immédiatement sens, très bien, sinon, continue simplement à la lire sans t’y accrocher.
La nature essentielle de l’esprit, le Soi, est littéralement et exactement Ce qui est en train de lire cette page maintenant. Ce Soi ne peut être trouvé car il n’a jamais été perdu : tu as toujours su que tu étais toi. Ce “Je SUIS” qui est ce qui lit cette page, est une condition permanente de tout ce qui apparait. C’est l’espace dans lequel tout (événements, choses perçues, pensées, émotions, ressentis) surgit. Il n’y a rien en dehors de cette Conscience.
Clotaire surgit ainsi dans l’espace de ce JE SUIS, Clotaire surgit dans cette vaste spaciosité de la Conscience, cette pure ouverture. Clotaire est un objet, tout comme un arbre, une tasse de café, un chat ou un nuage qui apparait dans l’espace du Soi que tu es.
Je ne parle pas à Clotaire en ce moment, mais à toi. Prends conscience que pour te référer à Clotaire tu as besoin de penser, alors que pour être ici et maintenant à lire ce texte, même s’il ne fait aucun sens, tu as juste à être là. Car cette conscience, le Soi, est conscient du fait même que Clotaire existe. Cette conscience qui lit est le Divin. C’est le Divin (la Source, le Soi, Shiva dans le Tantra) qui est en train de lire ce texte. Ce n’est pas Clotaire, c’est toi, la conscience Je SUIS, le Divin, Shiva.
Tu (le Soi) est conscient de Clotaire et conscient de ce texte, conscient des mots qui apparaissent dans cet espace de conscience, conscient des choses environnantes.
Ce n’est pas Clotaire qui lit cette page, mais le Divin qui lit cette page, au travers de toi.
En écrivant ces lignes il en est de même pour moi, ce n’est pas Jacques qui écrit, mais le Divin qui écrit, et ces mains qui tapent sur le clavier, qui sont celles de Jacques, apparaissent dans cette conscience, comme une extension de Je, un accessoire, au même titre qu’une voiture ou une moto peut être un accessoire de déplacement.
Tu n’es pas Clotaire, tu es Ce qui est conscient de Clotaire.
Ce qui est conscient de Clotaire est un Je SUIS qui ne peut être vu mais seulement ressenti, ressenti comme une certitude absolue, un être inébranlable, Je SUIS ce que Je SUIS éternellement, intemporellement, sans fin. Il n’y a que ce Je SUIS dans toutes les directions. Tout surgit spontanément dans l’espace de cette grande perfection qu’est le Soi, qui lit cette page en ce moment même.
Et toi, tu es ce Soi. Tu as toujours su que tu étais ce Soi.
Il n’y a jamais eu un moment où tu ne savais pas que tu es toi. Tu ne peux jamais te souvenir d’un temps où tu n’étais pas. La seule chose dont tu peux te souvenir est quelque chose que ce Soi a fait. Il n’y a que ce Soi.
Tu ne peux pas l’atteindre, car c’est Ce qui atteint. Tu ne peux le percevoir, car c’est Ce qui perçoit en ce moment, ce qui signifie que tout apparait simplement dans cet espace de conscience.
Le monde entier surgit dans ta conscience en ce moment. Tu es cet espace dans lequel tout surgit spontanément et sans effort. Tu es cet Un. Tu as toujours été cet Un. Il n’y a que cet Un. Ne prétends pas que tu as trouvé cet Un. Ne prétends pas que tu as oublié cet Un. Tout ce que tu as connu, tout ce dont tu puisses te souvenir, tout ce que tu ressens actuellement est là dans cet espace, le Un. La seule chose que tu puisses ressentir en ce moment c’est le Un: l’être-ité (le fait d’être), la substantéité de chaque chose est cet Un. Il n’y a rien en dehors cette conscience.
Prends l’objet qui se trouve à côté de toi, et sent qu’il n’existe que par rapport à tes sensations, à ta conscience. Il est Dans ta conscience. Vous êtes Un. De même, regarde ton corps et la pièce. où l’environnement dans lequel tu te trouves. Ton corps est dans cette pièce, mais le corps et la pièce surgissent Dans ta conscience. Tu les tiens et les reçois dans ta conscience avec amour. Ce corps, ces objets, cette pièce, et les mots du texte apparaissent à l’extérieur de Clotaire, mais à l’intérieur de toi, de cette Conscience. Tout cela surgit sans effort. Et il en est de même des pensées qui apparaissent ainsi naturellement et sans effort, qu’elles quelles soient, et que Clotaire s’approprient en disant “ce sont mes pensées”.
Tout ce qui est, apparaît dans ce Je SUIS inébranlable, qui n’est pas une chose ou un objet ou une personne, mais l’espace vide dans laquelle toutes les choses et tous les objets et toutes les personnes surgissent. Cette vacuité, cette ouverture, cette vaste spaciosité est le Soi,
Il n’y a ni avant ni après pour ce maintenant qu’est le Soi. Il n’y a que ce maintenant du Soi qui lit cette page en ce moment même. Il n’y a ni passé ni futur dans ce maintenant sans fin. Tous les avant et tous les après surgissent dans cette conscience comme des images ou des pensées. Et elles surgissent en cet instant présent. Il n’y a que cette beauté toujours présente, sans commencement, sans fin, non née, immortelle, radieuse qui est consciente de cette page, qui est consciente de cet univers, et qui les trouve tous Dans l’espace qu’elle est, et donc toutes choses surgissent dans la Paix inébranlable qui les tient toutes facilement dans son sein bienveillant. Clotaire est dans l’univers ; l’univers est en Toi. Tu es Shiva.
Par conséquent, n’oublie pas que tu es ce Soi toujours présent qui lit cette page. Je ne parle pas à Clotaire, je te parle à toi. Laisse Clotaire surgir et tomber comme tous les objets. Laisse Clotaire venir à l’être, demeurer un peu, et passer : qu’est-ce que cela a à voir avec Toi ? Tous les objets surgissent, demeurent et passent dans la spaciosité et le vide qui est conscient de ce moment, et de ce moment, et de ce moment, et de ce moment. Pourtant, ce moment n’a pas de fin, tu n’as jamais réellement senti le présent prendre fin car il ne le fait jamais : c’est la seule chose qui soit réelle : ce maintenant, ce simple sentiment d’être, la même sensation-conscience dans laquelle cette page flotte, et dans laquelle Clotaire flotte, et dans laquelle les objets flottent. Quand tu ressens ce maintenant toujours présent, il n’y a rien en dehors de lui – tu ne peux pas voir à l’extérieur de ce maintenant intemporel car il n’y a rien en dehors de lui. Maintenant et maintenant et maintenant est tout ce que tu connais et connaitra jamais, et ce maintenant est simplement un autre nom pour le Soi spacieux dans lequel le cosmos entier surgit comme un évanouissement radieux, joyeux, extatique de félicité et un désir de partager cette Joie infinie d’être.
Parce que tout surgit dans ta conscience, il n’y a rien en dehors de Toi, en dehors du Soi. Qu’il n’y ait littéralement rien en dehors du Soi signifie qu’il n’y a littéralement rien qui puisse le menacer. Puisque tu connais ce Soi, tu connais la Paix. Parce que tu es déjà, directement, immédiatement et intimement un et identique à Ce qui lit cette page en ce moment, tu connais le Divin maintenant, directement et immédiatement et indéniablement. Et parce que tu connais le Divin maintenant, comme le Soi même qui lit cette page, tu sais que tu es enfin, véritablement, profondément chez toi, une maison que tu as toujours directement connue et toujours prétendu ne pas connaître.
Il n’y a rien en dehors de la conscience. Tu es Un. Bien sûr, il y a Jacques, Clotaire et les milliards de personnes sur Terre, mais ils surgissent tous dans la Conscience qui lit cette page, qui regarde au travers des yeux de chaque individu, qui écoute et ressent au travers de chaque être. Et quand tu croises une autre personne, tu peux ressentir que le Divin est là aussi, que cette personne surgit, comme Clotaire et les autres, dans la Conscience de Shiva, la conscience du Divin. Et pas besoin de croire en cela. Tu peux faire l’expérience du Soi, directement à chaque moment. Il suffit d’arrêter de croire que Tu es une personne. Laisse Clotaire être cette personne, avec ses doutes, ses émotions, ses blessures. Tu es libre de tout, car tu es pure conscience, et cette conscience, ce Soi, est Une. Elle n’a pas d’autre car tous les autres surgissent en elle.
Par conséquent, sois cet Un. Et transmets aussi mon amour à Clotaire.
P.S. Réalises-tu profondément – je dis bien profondément – que celui qui lit cette page est celui qui l’a écrite ? Clotaire, et Jacques (et Ken qui a été à l’origine de ce texte), et cette page, tout cela surgit dans la conscience de cette page ? Ce n’est donc ni Jacques, ni Ken, ni qui que ce soit d’autre qui a produit ce texte, mais simplement le Divin, le Soi et donc Toi.
Le Soi n’est pas difficile à trouver, mais impossible à fuir. Alors abandonne toute cette agitation à propos de trouver et de perdre l’accès au Divin, et reconnais simplement en toi (avec humilité sans que l’Ego récupère tout cela pour en faire une religion) l’Un en qui tous les mondes surgissent maintenant.
Alors regarde ce monde qui surgit dans ta propre sensation-conscience, qui surgit dans ton propre Être.
Et là, tu peux aller boire une tisane, une bière ou quelque chose comme ça, et tu peux vivre pleinement, en intégrant Shakti, l’incarnation. et nous en parlerons dans un autre article.
Enjoy !
- Le texte “A Taste of Indigo” de Ken Wilber a été publié dans les années 2000, mais je ne le trouve plus sur Internet. D’ailleurs si quelqu’un peut me dire où le trouver et me donner un lien, je serais heureux de le donner ici. ↩
Note: justement, si tu veux découvrir cette nature essentielle de l’esprit, à partir d’enseignements issus du Tantra originel, et notamment du Vijnana Bhairava Tantra, un des textes fondamentaux du Tantra, je t’invite à venir au stage Méditations Extatiques Tantriques.
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