«Je t’Aime». Je n’y ai pas prêté attention, mais cette phrase toute simple s’est invitée en moi et l’entendre résonner m’emplit d’amour pour la journée. Chaque matin, c’est la première chose qui me vient à l’esprit. J’allais dire « qui me vient au coeur ». Trois mots qui sortent murmurée de ma bouche avant même que mes yeux s’ouvrent: je t’Aime !
Je t’Aime d’un amour sans faille et permanent, un je t’Aime absolu sans objet ou plutôt si, un je t’Aime nourri de mille êtres, choses et situations. Car il s’agit d’une expression qui se décline sous tellement de formes, pratiquement infinies…
Je t’Aime, mon fils et ma fille car vous m’avez montré la merveille de la Vie lorsqu’elle s’incarne dans des êtres lumineux comme vous. Je t’Aime, toi qui m’a accompagné dans ce chemin de Vie pendant tant d’années, qui m’a permis de vivre le miracle de la naissance et du grandissement en donnant la vie à de si belles personnes.
Je t’Aime toi qui est dans ma vie à cet instant là, sans savoir combien de temps cela durera, tout en sachant que, plus profondément, c’est pour toute la vie. Je t’Aime toi qui l’a été à un autre moment et que je porte toujours dans mon coeur, car l’empreinte de l’amour ne peut être effacée…
Je t’Aime, papa et maman, même si vous n’êtes plus de ce monde, mais vous m’accompagnez sans cesse de votre bienveillance de l’au-delà. Et vous me montrez le chemin. Je t’Aime ma soeur, je t’Aime ma soeur. Vous êtes si proche que j’oublie de vous contacter, mais sans vous qui serais-je aujourd’hui ?
Je t’Aime, toi mon ami, mon frère, ma soeur de chemin de Vie. C’est si bon de se faire des hugs, de rire ensemble, de partager des moments profonds ou superficiels, de souffrir ensemble. Je t’Aime toi aussi que je n’aime pas, que je trouve trop ceci ou trop cela, car nous sommes justes deux bourgeons du même arbre, et la Vie, elle, nous aime autant l’un que l’autre (Et lorsque je prends conscience de cela, j’entends le rire bienveillant de la Vie à notre égard). Pourquoi ne pas s’aimer aussi…
Je t’Aime mon corps, mon véhicule d’incarnation, qui m’accompagne depuis toutes ces années avec tes capacités et tes limites. Mais je t’aime ainsi. Je suis plein de gratitude lorsque tu me permets de monter des étages quatre à quatre (jusqu’à quand ? mais c’est tellement bon de le faire) comme un enfant qui aurait la conscience que chaque pas, chaque geste est précieux. Oui, le corps est précieux, le désir est précieux, le plaisir charnel est précieux… Gratitude !
Je t’Aime mon mental qui m’inspire des théories et me permet de donner du sens au monde. Sentir les pensées aller et venir tout en sachant qu’elles ne sont pas réelles, mais qu’importe car j’y prends simplement du plaisir à sentir leur vivacité car c’est la marque aussi de notre humanité. Je t’Aime de me faire apprécier autant Platon ou Spinoza que Bigard ou Florence Foresti. Je t’aime de me donner autant de plaisir à regarder La dernière Tentation du Christ, que Le Seigneur des Anneaux ou Les Minions (kumbayaa !). Je t’Aime de ces infinies possibilités de voir le monde sous tellement de facettes.
Je t’Aime la Vie de me faire sentir mon coeur se gorger d’amour pour un mot, une caresse, une musique, une étreinte, un souffle tout en sachant que cela n’existe que dans l’instant et que toute tentative de garder « ça » est impossible et conduit à la souffrance…
Je t’Aime de m’offrir des couchers de soleil aux multiples couleurs, suivies par des nuits étoilés que précèdent des aubes claires, et de me permettre de faire l’expérience directe de ces quelques vers de Lamartine :
J’ai vu des cieux d’azur, où la nuit est sans voiles,
dorés jusqu’au matin sous les pieds des étoiles,
arrondir sur mon front dans leur arc infini
leur dôme de cristal qu’aucun vent n’a terni !
Je t’Aime de me faire vivre des moments de vacuité où la paix sereine dissout le mental, et des unions sacrée où la lionne embrasée s’ouvre à l’ardeur du taureau, et d’autres où le calme du lac étreint le feu du volcan. L’extase se nourrit de nombreuses voies.
Je t’Aime de me laisser aussi, à d’autres moments, ravagé par le doute, la déprime, le stress, le mal-être, de me permettre de faire l’expérience de la souffrance, car cela m’ouvre à la compassion. La souffrance n’est elle pas la marque de l’humanité ?
Il n’y a pas d’amour heureux dit la chanson, mais il n’y a pas de vie heureuse sans amour, pas de Joie divine sans Amour…
Et je sens mon coeur gros de gratitude pour vivre tout cela, pour avoir la chance incroyable et hallucinante de faire l’expérience de la Vie.
Ainsi, malgré moi, cette phrase est devenue mon mantra : Je t’Aime, je t’Aime, je t’Aime ! <3
Note : J’ai écrit cet article début juillet 2015 et quatre mois après, il n’a pas pris une ride. Quelques circonstances extérieures peuvent avoir changé, mais encore maintenant, au moins une fois par jours – et parfois beaucoup plus souvent – j’entends et je ressens ce mantra : «je t’Aime»…
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