Il existe tout un ensemble de voies spirituelles, mais il me semble qu’il en existe trois essentielles qui correspondent aux centres énergétiques fondamentaux de l’être : la voie de la conscience (3ème oeil), la voie de l’amour et du sacrifice (le coeur), la voie de la transmutation et de la puissance (le hara/Grotte Sacrée, sexe).
La voie de la conscience a été particulièrement développée dans le Bouddhisme : la cessation de la souffrance du moi, par l’arrêt des désirs, mais aussi l’arrêt des pensées dans le calme absolu de la Nature essentielle de l’Esprit. Les techniques de méditation de type Vipassana ou de claire conscience consistent à être le témoin non interventionniste de tout ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur de nous. Dans ce calme, l’individu se dissout pour devenir une simple présence « je suis », totalement désidentifié de sa propre personnalité, et atteindre l’état de Śūnyatā, dans lequel il n’y a plus de différence sujet / objet.
La voie de l’amour et du sacrifice a été incarnée par Yeshua, le christ. Il s’agit d’abord et avant de reconnaître le lien que nous avons avec toute chose et l’amour inconditionnel qui en résulte. Il n’y a pas de séparation, il n’y a pas d’être séparé. Dans ce cas, l’amour pour chacun, et pour chaque chose, m’inonde, puisqu’il n’y a plus de peurs à avoir vis à vis de l’autre. Mais pour vivre pleinement cet amour, pour ne pas en rester à un amour d’ego à égo, où à la fois j’aime mais je veux obtenir quelque chose en retour, il s’agit de sacrifier cet ego à l’autel du divin. C’est pourquoi la voie christique est celle du sacrifice : le sacrifice de l’ego, des désirs, des attachements, de la personne. Ici aussi, dans cette voie, on atteint la pure présence du « je suis », le « Eyeh Esher Eyeh » de Dieu qui nous emplit de sa Grâce, et nous vivre l’amour absolu et inconditionnel.
Il existe enfin une troisième voie, la voie de la transmutation, qui a été moins connue et qui n’a pas donné lieu à des religions exotériques (c’est à dire des religions pour tout le monde, comme le sont le Christianisme, l’Islam, le Judaïsme, l’Hindouisme et le Bouddhisme). Elle prend sa source dans la transmutation de la matière, à partir de la fusion des énergies féminines et masculines. En occident, cette voie a été développée par l’alchimie, la magie et les pratiques occultes (Hermès Trismégiste, culture d’Isis), et en Orient, ce sont les traditions tantrique et taoïste qui en ont été les porteuses. Elle prend sa source dans la puissance sexuelle et sa transmutation par le Coeur et la Conscience.
Chacune de ces voies, conduit à la suppression et à la transmutation de la souffrance : la voie bouddhique supprime le désir et développe la Conscience (awareness) et la Sagesse, la voie christique transcende la souffrance dans le sacrifice de sa personne et dans l’Amour inconditionnel, la voie alchimique transmute la matière dans l’action.
Évidemment, chacune de ces voies emprunte aux autres : dans le Mahayana, l’amour et le sacrifice du Bodhisattva est une incarnation de la voie du cœur. La voie alchimique mets aussi l’accent sur la Conscience, la Sagesse et l’Amour, et il semblerait que certains aspects ésotériques de la voie christique ait pu rencontrer l’alchimie de la transmutation des âmes par la rencontre sexuelle avec le bien aimé (qu’il s’agisse du divin ou de l’être cher avec lequel s’effectue le Mariage Sacré). Ces dernières années on a pu voir ainsi un rapprochement essentiel entre la voie christique et le tantra par l’importance nouvelle que prend Marie-Madeleine dans les nouveaux courants spirituels, considérée comme la compagne de Yeshua, celle qui lui enseigne la sexualité sacrée (voir à ce sujet « Le manuscrit de Marie-Madeleine« , et les livres, plus réservés néanmoins, de J.-Y. Leloup (On pourra lire avec bonheur son roman qui n’en est pas tout à fait un: « Une femme innombrable« ))
Mais ces trois voies en nécessitent finalement une quatrième, qui n’a été révélée que récemment, et que j’appellerai la Voie Luciférienne.
Je reviendrai un jour sur Lucifer, le porteur de Lumière, prince de la dualité, qui a souvent pris le visage de Satan (l’accusateur) et du Diable (celui qui divise). Cette voie, qui s’intègre naturellement aux autres, porte sur le travail de l’Ombre, sur tout ce que nous ne voulons pas voir en nous, sur tout ce qui devient la source de nos angoisses et de nos répulsions. Elle a été découverte en Occident, par le travail psychothérapeutique, notamment par Freud, mais surtout par Jung qui en a donné une vision claire en reliant cette ombre individuelle à l’ombre collective inconsciente de nos sociétés, et plus généralement de toute l’espère humaine. Il ne s’agit pas de suivre Lucifer, mais de reconnaître, de pardonner, et d’intégrer, en la transmutant en Lumière, cette part d’ombre qui est en nous.
Il me semble qu’il existe en ce moment une synthèse qui commence à prendre forme entre ces différentes voies, afin de former l’union de l’Incarnation, du Coeur et de l’Esprit et d’une manière générale, l’union « intégrale » : alliance du masculin et du féminin (en soi et en couple), union de l’action et de la sagesse, de la relation verticale (vers le divin) et action horizontale (action dans le monde).
Cette synthèse, en reliant au plus profond des traditions a priori séparées mais pourtant sœurs, permet d’accélérer le développement individuel et collectif de l’humanité.
L’approche intégrale, celle que nous proposons à Tantra Intégral s’effectue d’abord à l’intérieur de soi, au plus profond de son être, en reliant tout ce qui est vécu comme séparé et distinct, en réunissant ce qui a été disjoint, voire dissocié. Relier le sexe (et le ventre) au coeur et au troisième oeil, relier la base vitale de notre survie immédiate et l’aspiration au divin, aller au delà de l’ego pour atteindre la reliance du coeur, et intégrer cette ombre à nous mêmes, afin de diminuer le mécanisme de projection, source des peurs et des exclusions de toute nature… Ensuite, à partir de ce lieu où la Puissance, l’Amour et la Sagesse ne font plus qu’un, il est possible d’amener le travail à l’extérieur de ce temple et ainsi de transformer le monde.
la voie bouddhique supprime le désir et développe la conscience (awareness) et la Sagesse :
le problème avec cette voie ci, c’est qu’on se coupe de soi ! on peut très bien parvenir à se couper de nos émotions et ensuite se retrouver dans la joie… mais nous n’avons pas effectué un travail en profondeur, un vrai ! alors on développe la sagesse, et après ? A-t-on pour autant pris la peine de regarder en soi ? Ou bien même d’avoir développé le coeur ? Alors oui, on peut parvenir à trouver la paix du mental par cette voie… mais nos problèmes à la base ne sont pas résolus, mais enfouis, cachés… sauf si l’on m’en prouve le contraire mais il y a toujours des exceptions à la règle !
la voie christique n’est pas tant du sacrifice… pourquoi utiliser un tel mot ? il s’agit d’être au service de la vie, du collectif et en aucun cas on en souffre car ça provient du fond de soi.
la voie de transmutation et la voie luciférienne comme vous la nommez se ressemble assez. Toutes deux sont dans la transmutation. certes la seconde engendre beaucoup plus d’auto-observation de soit ce qui a toujours existé en somme.
Au final, tous ces chemins se rejoignent d’une manière ou d’une autre… on ne reste guère plus aujourd’hui dans une seule route, mais dans plusieurs. On n’est plus cloisonné dans une direction particulière ou une voie particulière. Chacun trouvant son propre chemin personnelle.
Ana.
Merci pour ces commentaires Ana… Je me suis permis de corriger quelques fautes d’orthographe (j’ai dû en oublier quelques unes, mais bon..)… Un vieux reste de culture classique.
Juste pour répondre à la remarque: « la voie christique n’est pas celle du sacrifice.. » Ah bon? Alors pourquoi Yeshua est-il mort sur la croix? Le sacrifice n’est pas celui de l’Etre, mais le sacrifice de l’ego pour, comme vous le dites, être au service de la Vie. La souffrance arrive toujours à un moment ou à un autre sur cette voie. St Jean de la Croix appelait cela : « la nuit obscure de l’âme » quand tout doute en nous… Peut être certaines personnes plus destinées à cette mission n’ont elle jamais souffert à un moment de leur chemin, mais je ne le crois pas…
Par contre, je pense que le terme « sacrifice » fait peur, alors que pour moi il constitue le moment où l’on donne sa vie à la Vie. La Vie n’en a pas besoin, puisqu’on en fait déjà partie, mais comme nous nous pensons séparés et distinct d’elle, il y a souvent un moment où nous devons plonger dans le vide, en ayant confiance… Alors que nous sommes déjà cela!! C’est cela tout le paradoxe du chemin: prendre conscience que nous sommes déjà cela, ou plus exactement que notre être est déjà l’Etre.
Mais je ne prétend pas détenir la vérité, surtout qu’il ne semble pas que la Vérité puisse s’exprimer en mots…
Merci de votre apport
Namasté
Jacques
Je connais un auteur qui explique l’intégration de toutes ces voies : Samael on weor. peu connu, certes. Nous pouvons même y retrouver dans cette intervalle franz bardon… à vrai dire il y a de nombreux auteurs… j’en ai vue plusieurs mais se souvenir de tous les noms c’est compliqué.
Son nom en fait est Samaël Aun Weor
C’est amusant que vous parliez de lui, car justement il parle de sacrifice 🙂 ..
Il estime que la mise en œuvre de « l’auto-réalisation de l’être » passe par notamment par le « sacrifice », exprimé comme « le don de soi à l’humanité », par l’action (oeuvres) et la transmission des enseignements profonds.
Ceci dit, je ne me reconnais pas du tout dans l’approche de Samaël ni dans ceux de la théosophie, car ils ont une vision assez négative de la science et qu’il rejette l’évolution, un peu comme les créationnistes aujourd’hui.. Et là ce n’est vraiment pas ma tasse de thé, puisque je pense au contraire que science et quête spirituelle sont deux chemins de recherche de la Vérité, et que chacun peut recevoir de l’autre. Je ne vois pas d’opposition entre les sciences « dures » et le spirituel, lorsque les sciences vont au fond de ce qu’elles disent (un peu de science nous éloigne de Dieu, beaucoup nous ramène 🙂 ). Bien au contraire, je pense que parler de Lucifer et des neurosciences ne sont que des manières de parler de la même chose, Cela (qu’on l’appelle Vérité, Divin, Absolu ou Etre), à partir de points de vue différents et que cette Vérité ne peut être mise en mots mais simplement être appréhendée/perçue.
hihi, j’étais à la conférence ce soir à montpellier 🙂
j’assisterais peut être à une autre plus tard…
non, samel aun weor ne rejette pas la science… disons que ces écrits sont floues… et parfois c’est inlisable mais certains écrits sont vraiment formidable. chacun parle à sa manière ! il rejette les scientifiques bornés… pas la science en elle-même. au contraire, j’ai vue de nombreuses éloges de sa part pour diverses découvertes et avancés technologique mais il est clair que sa manière de parler est assez crue. pas tellement facile d’accès. on peut trouver des perles un peu partout et trouver sa propre vérité ensuite 🙂
oui le sacrifice de l’ego me parle plus… que du simple sacrifice tout court.
a bientôt peut être.
Il se trouve que G été ds un groupe de travail spirituel, selon la doctrine de Samael aun Weor, à Montpellier, YA 20 ans!
Cette doctrine est issue du catharisme, et est en fait, une continuité de son existence, à notre époque moderne.
Je suis allé par la suite, ds une retraite ds les Pyrénnée! Ce fut une très belle expérience!
A la sortie de cette retraite G ressenti mon coeur s’ouvrir en puissance, avec l’impression d’être capable de déplacer des montagnes!
Comme on nous AV prévenu, cette énergie du coeur, faute d’un travail assidu; elle s’amenuise comme une pile qui se décharge peu à peu… Et C ce qui C passé!
Je n’ai plus jamais par la suite, ressenti une chose pareille au niveau du coeur!
Le travail consiste à méditer, à implorer la Mère Divine, pour se purifier!
La Mère Divine, est selon moi l’énergie de la TERRE.
Le travail consiste à identifier nos égos ( = multitude de petites personnalités qui prennent la place de notre être. Voir symbolique du carosse et du cocher.)
Une fois identifiés un à un , ils sont brulés/détruits au lance-flamme de l’énergie de la Mère Divine. D’où l’expression de purification!
Une symbolique à cela: C le carnaval, avec la création des monstres; leur « monstration » dans les rues pdt plusieurs jours; puis leur destruction par le feu le dernier jour de carnaval.
La version au tantrisme, est « la magie sexuelle », et l’union sacrée, est appelée « le mariage parfait », qui relève de l’esotérisme chrétien!
Je ne suis pas resté chez eux pour plusieurs raison!
– Je les trouvaient intolérent qd aux autres croyances!
Pour eux, il n’y AV que « la magie sexuelle » qui pouvait transmuter l’être humain vers son « être christique »
– Il fallait TOUT quitter: famille, monde occidental moderne, etc, pour les suivre!
– Il fallait être en couple pour pouvoir faire le VRAI travail de transmutation! Et à l’époque GT célibataire, et j’AV pas du tout envie de me mettre en couple!
Voilà!
Pierre
Par contre je ne connais pas les écrits de Samael! Il me reste juste les cours de ce que G fait à cette époque.
<3